Elle ne crie pas sur les toits son talent pour le hacking, ce qui est du à son vécu même si elle est jeune. Elle se débrouille. Elle agit selon sa conscience, sans faire cas de ce que les autres peuvent penser de lui. Elle vit sa vie mais cela ne l’empêche pas d’être gentille et bienveillante à sa façon, à bousculer, chahuter les indécis pour qu’ils agissent au lieu de stagner dans le déni et la victimisation. Elle n’apprécie guère les lois ou les règles, déteste les gens qui intimident les autres et leur disent quoi faire, sauf quand c’est elle qui le fait parce que c’est pour la bonne cause. Comprendre, la sienne. Ses préceptes ne sont pas forcément en accord avec ceux de sa société et elle s’en fout. Prendre aux riches pour donner aux pauvres, c’est comme qui dirait sa devise, elle est un genre de Robin des bois qui n’oublierait pas que charité bien ordonnée commence par soi-même.
Bordélique, Aléa se retrouve dans le chaos qu’elle organise chez elle et ne lui dites surtout pas de faire comme chez elle parce que ça va être un beau bordel ! Elle admire les mecs et les nanas qui font preuve de courage, de détermination, qui n’hésitent pas à mettre leur vie en péril, que ce soit par jeu, pour le fric ou par idéal. La cuisine et elle, ça fait deux même si elle est douée avec un couteau. Elle sait faire des plats à base de pâtes, de riz et des salades composées. Ca s’arrête là.
Elle aime la vitesse et les sensations fortes, le shoot d’adrénaline pendant une baston, pendant le sexe et la tension sexuelle avant le passage à l’acte. Son langage n’est pas vraiment châtié, c’est le moins qu’on puisse dire, elle est même plutôt vulgaire et carrément sans gêne. La jeune femme râle même quand elle est contente, ça doit venir de ses origines françaises.
Les films chantés la font se marrer mais sous couvert de dérision, Aléa connaît tout de même toutes les chansons de Disney par cœur. Elle ne complexe pas sur sa petite taille.
Une longue chevelure brune encadre son joli minois aux traits gracieux et réguliers. Sans son regard sombre, méfiant, parfois hostile et qui peut s’avérer inquiétant, voir intimidant quand elle manie une lame ou un flingue, c’est qu’elle aurait presque un air de poupée de porcelaine.
Son style vestimentaire est basé essentiellement sur le port d’une veste en cuir, d’un jean noir troué et des godasses qui tiennent des "écrases-merde" pour reprendre l’expression. Elle abuse du fond de teint blanc et du pourtour des yeux noirs, aime porter des croix et a plusieurs piercings à l’oreille gauche mais pas à l’oreille droite, juste une boucle d’oreille.
Qu’elle porte un futal ou une jupe en cuir / écossaise, Aléa préfère des sous-vêtements qui sont plutôt confortables sans avoir l’air de sortir de la penderie d’un mec. Adepte de l’épilation intégrale, elle a opté récemment pour un maillot brésilien au détriment du maillot intégral.
Sa mère a toujours énormément de travail et son père coureur de jupons, Aléa est surtout élevée par une baby-sitter récurrente qui trouve plus commode de lui apprendre à devenir autonome pour en faire le moins possible. Observatrice, discrète au point qu’on en arrive à oublier sa présence, la fillette écoute ses aînés, leurs joies, leurs peines, leurs frustrations, leurs mensonges, leur hypocrise, leur mesquinerie, ne disant rien mais n’en pensant pas moins, que ce soit la famille, les baby-sitters et leurs copines de passage et même le personnel soignant de l’asile, les patients, Aléa accompagnant de plus en plus souvent sa mère à son travail. Dans le sens où ils ont tendance à répéter les propos entendus au sein de la famille, les autres enfants ne sont pas tout le temps inintéressants.
Chaque année depuis le début de l’adolescence, elle part en famille d’accueil en Angleterre, ce qui fait qu’elle parle anglais couramment, la seule matière où elle s’en sort vraiment au bahut.
Avant ses seize ans, une baston avec une bande rivale tourne mal et Aléa est condamnée à des travaux d’intérêts publics. Sa mère vient alors d’avoir la preuve de l’infidélité de son conjoint et elle s’apprête à demander le divorce aux torts de ce dernier quand elle réalise qu’elle n’a non seulement pas géré sa fille mais en fin de compte, son couple non plus et ce bien avant de commencer à porter les cornes. Elle pardonne ses écarts au conjoint infidèle qui retrouve ainsi sa bonne étoile et réussit à employer sa fille à l’asile d’aliénés pour qu’elle y fasse ses travaux d’intérêts publics.
La punition d’Aléa n’est pas chronophage à la base, elle doit vérifier les constantes après les infirmières, ce qui signifie un contrôle inutile de leur travail mais tout change un peu après ses seize ans quand une patiente censée être atteinte d’un trauma faisant d’elle un légume se prend d’amitié pour elle. En réalité, la patiente a toute sa tête mais elle fait semblant avec la complicité de la mère d’Aléa, puis d’Aléa. Il s’agit d’une hackeuse de génie qui a donné des sueurs froides à plus d’un état, à plus d’une faction et nombre de hauts responsables sont soulagés de la savoir hors course. Elle l’est en partie à cause d’eux, souffrant d’une atrophie musculaire dégénérative qui l’empêche de quitter son lit mais a toujours toute sa tête.
Quand elle estime avoir appris tout ce qu’elle savait à son élève, son mentor lâche prise et meurt de la maladie dégénérative. Aléa commence vraiment à sévir en tant que geyster après avoir transpiré des yeux et pas qu’un peu la mort de celle qui lui a tout appris alors que ce n’est pas sur du tout qu’elle transpire des yeux pour ses vieux. Son objectif consiste à gagner de l’expérience via des casses de plus en plus lucratifs et demandant de plus en plus de talent afin de venger feu son mentor, les menus services rendus auprès de ses contacts de crime.net pendant ces quatre années n’étant qu’un prélude.
Pour la petite histoire, il y a une vingtaine de générations, les premiers membres de la famille de son père s’appelaient Richard, un nom qui a ensuite évolué il y a douze générations en Ricard puis Rica il y a trois générations. N’ayant pas obtenu de réponses sur les raisons de ces évolutions auprès de sa famille, Aléa suppose que la première fois, c’était pour couper avec leurs racines allemandes et la deuxième fois pour couper avec une marque de boissons alcoolisées.
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