« Il ou elle ? Vous embêtez pas. "Keloe" c'est très bien. »
Keloe Maivia est une personne qui base tout son être sur un principe très simple : Un "je m'en foutisme" implacable. Ne jamais se prendre la tête, se fier à ses intuitions primaires et suivre le courant de la vie qu'elle a choisi de mener. Keloe ne voit pas d'intérêt à juger ou être jugé, passer son chemin plutôt que de se lancer dans un conflit futile, car ils le sont tous, si le ton monte entre les gens c'est que leurs routes n'étaient pas faites pour se croiser.
Cette mentalité lui vient très certainement des îles où Keloe a grandi. Loin de tout, isolé au milieu de l'océan, baignant dans la culture primitive et la spiritualité. Ce lien très fort à la nature et aux traditions, elle l'a traîné avec elle, même depuis qu'elle a quitté ses Samoa natales et il n'est pas rare de la retrouver en pleine séance de méditation entourée d'encens aux parfums de fleurs des îles.
Keloe est une personne fine, le ventre plat, ses bras et ses jambes donne une impression élancée on l'imagine souvent plus grande que ce qu'elle est réellement. Sa poitrine est légèrement bombée par des implants mammaires de petite taille. La samoane arbore de multiples tatouages traditionnels, notamment sur les bras et les cuisses.
En ce qui concerne le style vestimentaire, Keloe est habituée à porter des tenues très légères du fait du climat tropical de son île natale. Heureusement, son métier lui permet de garder cette habitude, mais les températures de la Serbie ne sont pas adaptées à un tel accoutrement en extérieur. Elle opte donc en général pour des vêtements plus pratiques qu'esthétiques lorsqu'elle se balade. Cela-dit elle porte très souvent une couronne de fleur autour du crâne en tant qu'accessoire.
Le cas de Keloe est un tout petit peu différent, ses parents avaient toujours voulu une petite fille. Sa mère souffrait d'une maladie rendant sa fertilité presque inexistante alors quand enfin ils ont réussi à avoir un fils, ils décidèrent d'en faire une "Fa'afafine". La petite Maivia fut donc élevée et éduquée principalement par sa mère, apprenant à devenir une femme parfaite. Cela passa par la tenue d'un foyer et le dévouement à la famille, mais aussi par l'apprentissage de la spiritualité et des traditions ancestrales. Des valeurs qu'elle porte encore aujourd'hui.
Keloe eut une scolarité tranquille, les fa'afafine sont acceptées par la plus grande majorité de la population samoane. Cette existence du "troisième genre" est globalement quelque chose de commun dans de nombreuses communautés "primitive" au sens ancienne. Cela-dit son passage à l'école fut de courte durée. Après les cours primaires obligatoires, à l'âge de douze ans, elle quitta le cursus éducatif pour se concentrer à la vie de sa maison pour aider sa mère dont la maladie s'était aggravée. Keloe a appris l'anglais à l'école et c'est une très bonne chose, car pendant sa scolarité, les Samoas américaines se sont complètement ralliées aux Samoas pour ne former plus qu'un seul pays suite aux bombardements qu'avait subi le bloc principal des USA.
Keloe n'avait que huit ans, à cet âge et en plus quand on vit sur une ile isolée au milieu de l'océan c'est un peu compliqué d'être affecté par ce genre de changement géopolitique majeur dans l'histoire du monde à l'époque la seule chose qu'elle comprenait c'est que son pays était plus grand... Aujourd'hui, Keloe redoute que ce genre d'évènement se reproduise et elle regrette de ne jamais avoir put fouler les terres américaines, un jour peut-être ?
À l'âge de vingt-et-un an, Keloe décida de quitter les Samoa. Elle était poussée par une envie de découvrir et aussi une petite frustration de n'avoir rien vu du monde en restant sur son ile natale. À ce moment, cela faisait déjà quelques années que Keloe se questionnait sur sa sexualité et son identité. D'après ses papiers officiels elle est une fa'afafine et elle est considérée au féminin par l'administration de son pays, mais elle, elle s'en fiche d'être désignée comme homme ou femme, après tout elle possède les attributs des deux pourquoi s'embêter alors qu'elle sait être capable de satisfaire tous les goûts ? Au cours de ses aventures elle entend rapidement parler d'un certain établissement de charme et l'idée d'user de son corps pour gagner sa vie fleurit de plus en plus dans sa tête. Elle finit par se décider et passer un entretien d'embauche au Royal Corner. Cela fait maintenant quelques mois qu'elle y travaille en tant que serveuse et prostituée sous le pseudonyme de Dragona.
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